Mettre en évidence l’existence ou non d’une polyneuropathie axonale distale (PNP) chez les patients VIH présentant des paresthésies distales des membres inférieurs et déterminer les paramètres corrélés à cette polyneuropathie.

Les patients infectés par le VIH et présentant des paresthésies distales des membres inférieurs sans déficit moteur franc ont été recrutés pour cette étude. Un électroneuromyogramme standardisé (ENMG) a été pratiqué chez l’ensemble de ces patients et a permis de les classer en 3 groupes : ENMG normal, PNP à prédominance sensitive, PNP à vitesses lentes. Des études de corrélation ont été faite entre les données de l’ENMG et les paramètres suivants : âge, sexe, durée d’évolution de la maladie, existence d’une co-infection par le VHB ou le VHC, présence d’un trouble métabolico-carentiel, traitement anti-rétroviral, taux plasmatique de CD4, charge viral de VIH.

Cent quatorze patients ont été retenu (42 femmes), âgés de 25 à 65ans (46ans en moyenne). Quarante et un pour cent avaient un ENMG normal, 38 % une PNP à prédominance sensitive et 21 % une PNP à vitesses lentes. Une association significative a été retrouvée entre les troubles métabolico-carentiels, le taux de CD4, la charge virale et la PNP à vitesses lentes. Sur le plan des traitements antirétroviraux, le test de contingence a mis en évidence une association entre le groupe d’ENMG et le type d’antiviral utilisé.

Au terme de cette étude, nous soulignons l’intérêt de pratiquer un examen ENMG chez les patients VIH ayant des paresthésies distales des membres inférieurs pour caractériser une éventuelle polyneuropathie dont certains paramètres notamment un ralentissement global et diffus des vitesses de conduction peut témoigner d’une infection virale mal contrôlée et d’une immunodépression plus sévère.